
Après
7 ans de bons et loyaux services, la Mégane première
du nom tire sa révérence. Cette dernière
restera dans les annales, comme étant précurseur
d'une nouvelle niche de marché : le Monospace compact
(en fait la Nissan Prairie avait ouvert la brèche bien
avant la Mégane Scénic). Le succès de la
Scénic fût tel que cette dernière cannibalisa
les ventes de la Mégane 5 portes. Avec la nouvelle venue,
Renault entend bien résoudre ce problème, en apportant
un design attrayant à sa berline compacte,
tout en conservant intactes les nombreuses qualités de
la précédente génération.
La
première rupture avec la génération précédente
concerne le design. Si la première Mégane bénéficiait
d'une coupe classique et fade, la Mégane II joue la carte
de la séduction, en s'offrant un design plutôt
osé.
Avec la Mégane II, il n'y a pas de juste milieu; on aime
ou on n'aime pas. La face avant affiche un design des plus agressifs
grâce à une succession de lignes tendues (phares,
calandre,
) qui tranchent avec les rondeurs de la Mégane
I. Toutefois au delà de la comparaison avec la Mégane
I, la face avant tranche surtout avec la poupe tout en rondeur
de cette nouvelle Mégane. Inspirée de l'Avantime,
le "cul" de cette Mégane est à lui seul
un élément qui charmera ou horrifiera les potentiels
acheteurs. Dans sa version 5 portes, la Mégane II paraît
beaucoup moins massive que la version 3 portes (appelée,
à tort, coupé !). La surface vitrée plus
importante de la 5 portes y est pour quelque chose, offrant
à la Mégane "berline" plus de dynamisme
que la "coupé" qui paraît, en revanche,
plus solide.

A
bord de la nouvelle Mégane, on est tout de suite frappé
par la finition en net progrès, par rapport à
la Mégane I, qui, à vrai dire, n'a jamais brillé
sur ce point. Sans atteindre le niveau d'une Golf, le niveau
de finition est supérieur à celui de la 307 qui
paraît néanmoins plus cossue grâce à
un choix judicieux de matériaux et un design beaucoup
plus austère que le mobilier de la nouvelle compacte
de la marque au losange. Toutefois, la finition n'est pas parfaite.
En effet, les plastiques qui habillent la planche de bord pourraient
être encore plus noble et le pommeau de levier de vitesses
a tendance à se craqueler beaucoup trop vite. Enfin,
pour en finir avec la finition, il convient de saluer les efforts
fournis par Renault quant à la qualité d'assemblage
de cette nouvelle Mégane. Certes, tout n'est pas parfait,
mais la volonté de bien faire est réelle et visible.
Une fois la surprise liée à la finition passée,
on se laisse volontiers séduire par le design du mobilier.
A défaut d'être chic, l'intérieur de la
Mégane II est très tendance comme le laisse transparaître
les compteurs ronds, les contre portes au design très
recherché ou encore le levier de frein à main
de type aviation. A noter que, l'ambiance intérieure
sera susceptible de varier en fonction du niveau de finition
et de la configuration choisie. Notre modèle d'essai
(luxe privilège) proposait une sellerie mixte cuir/tissus
associée à une planche de bord bi-ton, à
dominante crème, du plus bel effet. Les sièges
-qui bénéficient d'un double prétentioneur
à l'avant- offrent un confort de bon niveau.

Plus
longue de 8 cm et plus haute de 4 cm, la nouvelle Mégane
progresse assez peu sur le chapitre de l'habitabilité.
En effet, si les 4 cm gagnés en hauteur profitent effectivement
à la garde au toit, qui, même en présence
d'un toit ouvrant est excellente, les 8 cm supplémentaires
de la nouvelle Mégane profitent assez peu aux passagers
et au coffre, ce dernier étant inférieur à
celui de la Mégane I. Malgré un empattement allongé
de 4.5 cm, l'habitabilité ne progresse donc qu'assez
peu. Cette stagnation s'explique par le fait que l'habitacle
a été reculé afin de permettre à
la Mégane II d'obtenir une bonne note au crash-test de
l'Euro-NCAP (la Mégane II y a d'ailleurs obtenu 5 étoiles
sur 5
.. comme la Laguna II) Comme nous l'avions déjà
dit, le coffre est inférieur à celui que proposait
la Mégane I. Néanmoins, ce dernier reste, avec
330 dm3 (comme la Golf IV) assez bon. Au delà des valeurs
qui n'ont rien d'exceptionnelles, on apprécie avant tout
que ce coffre soit logeable. Enfin, pour les objets volumineux,
la Mégane II propose en série une banquette rabattable
1/3-2/3. Mais ne nous y trompons pas, la Mégane II n'est
pas une camionnette !
Si la tendance actuelle des voitures récentes est d'offrir
une mini boite à gants, la Mégane II échappe
à cette règle. La contenance de celle-ci est bonne
et permettra de conserver divers objets à l'abri des
regards indiscrets
Allez
hop, c'est parti! Le temps de régler les rétroviseurs
et on y va. En réglant le rétroviseur intérieur,
on s'aperçoit d'une chose: le design a un prix. Sur la
Mégane II, comme sur beaucoup d'autres voitures (206,
.),
les constructeurs ont sacrifié la visibilité sur
l'autel du design. Dans le cas de la Mégane II, la poupe
avec sa vitre arrière verticale, offre une rétrovision
des plus limitées. Ajoutons à cela, une mauvaise
visibilité des ¾ arrière
A croire
que nos designers ne se servent jamais de leur rétroviseur
intérieur!

Comme
sur la Laguna II, la Mégane II se passe de clés
au profit d'une petite carte qui était dotée de
la fonction mains libres sur notre modèle d'essai. Si
ce système a connu beaucoup de déboires sur la
Laguna II, il semble que ce dernier aie enfin été
fiabilisé. A l'heure actuelle, il n'y a pas eu d'incident
notable lié à ce système sur la Mégane
II.
La
motorisation qui équipe cette Mégane II ne nous
est pas étrangère. Il s'agit du 1.9 dci de 120
ch qui équipait déjà la Laguna II -
qui a déjà fait l 'objet d'un article sur
le présent site. Comme sur la Laguna II,
ce 1.9 dci se distingue par son silence et son agrément
de conduite. En effet, au ralenti, il n'est pas facile de trahir
l'origine agricole de ce moteur. Ceci est d'autant plus vrai
que le compte-tours, gradué jusqu'à 7000 tr/min,
est dépourvu de zone rouge! Silencieuse au ralenti, la
Mégane II l'est aussi à l'usage. Avec seulement
64,9 dB à 90 km/h et 71 dB à 130 km/h, la Mégane
II s'affirme comme la voiture diesel la plus silencieuse de
sa catégorie. Toutefois, quelques vibrations au niveau
de la pédale d'embrayage finiront par nous rappeler que
ce moteur - qui est par ailleurs le plus homogène de
la gamme Mégane qui comprendra à terme 7 variantes-
carbure au gazole.
Disponible à presque tous les régimes (la 1.9
dci reste un diesel et n'aime pas trop la zone rouge qui sera
fictive dans le cas de cette Mégane), ce moteur s'accommode
aussi bien de la conduite en ville que sur route. En ville,
l'élasticité et la souplesse de ce moteur feront
merveille, tout comme sa capacité à reprendre
dès les plus bas régimes. Sur route ce sont les
120 ch et les 27.5 mkg ( depuis notre essai, une évolution
a porté le couple à 30 mkg) de la bête qui
assureront à la Mégane des performances plus que
suffisantes pour pouvoir voyager en toute sécurité.
Ainsi, sur le 4° rapport le 80 à 120 km/h est effectué
en 7,8 sec, de quoi garantir des dépassements éclairs.
Toutefois, si vous n'avez pas envie de vous servir de l'excellente
boîte de vitesses à 6 rapports signée Nissan
et dont la commande est aussi douce que précise, sachez
que les accélérations en 5° et 6° vitesses
depuis 80 km/h permettent, elles aussi, de bonnes reprises.
A l'inverse de la 307 HDI 110, beaucoup plus feutrée,
la Mégane affiche d'excellentes performances. Autrement
dit, ça pousse et on le sent. L'envie de profiter des
capacités de cette Mégane, malgré la période
de répression, est d'autant plus forte que la tenue de
route est excellente. Même sans ESP, la tenue de route
de la Mégane II vient se placer au niveau des références
de la catégorie (307 entre autres
). Rassurant quelque
soit le type de conduite adopté, le châssis de
cette Mégane offre des réactions très saines
et est capable de pardonner bons nombres d'erreurs de conduite.
L'ESP, en option, est l'un des plus efficaces du marché.
En effet, ce dernier dispose d'un correcteur de sous-virage,
mais l'ESP aura fort peu à faire à bord de la
Mégane II, cette dernière n'en ayant pas réellement
besoin. La direction à assistance électrique,
nous a paru archi-précise et directe. Bien que cette
dernière ai été critiquée par nos
confrères à cause de son caractère flou
autour du point zéro, nous n'avons, pour notre part rien
relevé de choquant, ni d'anormal. N'ayant pas l'habitude
de conduire un véhicule muni d'une direction assistée,
nous nous sommes d'emblée habitués à la
direction de la Mégane II. Si cette dernière offre
une bonne précision de conduite, nous vous conseillons
tout de même la plus grande vigilance, cette dernière
ayant tendance à revenir brutalement au point zéro.

Enfin,
concernant les suspensions, ces dernières assurent un
confort de très haut niveau quelque soit l'état
de la route. Voilà de quoi avoir envie de voyager loin,
très loin. Et ce n'est pas la faible consommation qui
vous en empêchera. En effet, le 1.9 dci confirme, sous
le capot de la Mégane, sa bonne sobriété.
A noter que, la très pratique trappe à essence
se passe de bouchon, comme sur la grande Vel Satis.
Reste
à aborder la question du freinage. Là encore,
Renault frappe un grand coup. Avec 66 mètres pour s'arrêter
à partir de 130 km/h, la Mégane II s'affiche ainsi
comme une référence de sa catégorie. Le
freinage de cette Mégane II est d'autant mieux, qu'il
est facile à doser. Une totale réussite qui dispose
par ailleurs d'un ABS et de l'AFU (Aide au Freinage d'Urgence)
Bien
équipée, performante et sobre, cette Mégane
II est une réussite sous tous points de vue. Reste le
design qui peut ne pas plaire à tous le monde, mais la
Mégane II est bien plus que cela. En s'offrant le 1.9
dci 120ch de la Laguna II, la Mégane II s'affiche ainsi
comme une valeur sûre dans un segment très concurrentiel.
En ce sens, cette Mégane II est la meilleure compacte
diesel française capable de contrer la Golf et ses TDI.
A noter que ce 1.9 Dci devrait évoluer, ce qui lui permettrait
à terme d'offrir 140ch
Vivement demain !
Fiche
Technique de la Renault Mégane II 1.9 dci
|
Nombres
de cylindres: 4 en ligne, 8 soupapes |
Cylindrée:
1870 cm3 |
Puissance
fiscale: 7 CV |
Puissance
maxi: 120 Ch à 4000 tr/min |
Couple
Maxi: 27.5 mkg à 2750 tr/min |
Distribution:
1 ACT |
Alimentation
:Injection directe type common rail |
Vitesse
Maxi: 196 km/h |
0
à 100 km/h: 10 sec |
Reprise
de 80 à 120 km/h:
-
7,8 sec en 4°
-10,3
sec en 5°
-14,8
sec en 6°
|
Poids:
1370 kg |
Pneumatiques:
205/55 R16 |
Boîte:
BVM 6 vitesses |
Prix:
à partir de 20 200€ |
Hatem
Ben Ayed alias Ramses2
(reproduction interdite)
20/07/2003