
Avec
l'entrée en vigueur de la norme de dépollution
Euro4, un des plus beau V6 au monde risque de disparaître.
Réputé gourmant et assez polluant, l'actuel
V6 va devoir céder sa place. Alfa Romeo étant
connu et reconnu pour la qualité de ces motorisations,
ce changement aurait pu paraître anodin, s'il ne circulait
pas un bruit étrange selon lequel, le V6 actuel serait
remplacé par un 6 cylindres Opel. Cette rumeur qui
a mis en émois tous les Alfistes, n'a pourtant rien
d'officielle, d'autant plus que cette dernière semble
s'écarter sans pour autant disparaître !
Bien que nous regrettons qu'un motoriste tel qu'Alfa Romeo
risque de ne pas concevoir son prochain V6, il ne s'agit
pas là de critiquer l'apparition d'un V6 Opel sous
le capot d'une Alfa, mais de tenter d'apporter des éléments
de réflexions avec lesquels chacun pourra être
en accord ou en désaccord.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, nous commencerons par
faire une très brève présentation de
l'actuel V6 Alfa - qui est devenue un véritable monument
- puis nous tenterons d'établir les conséquences
que pourrait avoir l'adoption par la firme milanaise d'un
V6 Opel.
L'actuel
6 cylindres en V ouvert à 60° de la firme Alfa
Romeo n'est plus tout jeune. En effet, celui-ci est apparu
pour la première fois sous le capot de la discrète
Alfa 6 en 1979. Ce V6 se distinguait dès ses débuts
par son agrément de conduite et sa sonorité
envoûtante, deux caractéristiques qui se retrouvent
encore aujourd'hui. De la confidentielle Alfa 6, le V6 a
vite été étendue au reste de la gamme
et il se transmis de génération en génération,
comme un bijou de famille, tout en ce modernisant au fil
du temps (injection électronique, culasse multisoupapes,
.). De la mythique GTV à la récente
166, en passant par les 75 et 155, ce V6 a acquis au fil
du temps une réputation aussi fameuse (voir même
plus) que les 6 cylindres en ligne BMW. Cependant, toutes
les belles histoires ont une fin et la norme Euro IV semble
sonner le glas d'un V6 Alfa qui ne semblait pourtant pas
accuser son age tant il tient encore la dragée haute
à bon nombre de 6 cylindres bien plus récent.
Deux
choix s'offrent alors au constructeur milanais. Créer
son propre V6 ou en "reprendre" un existant. Dans
ce second cas, le V6 Opel semblerait tenir la corde. Unanimement
décrié par les Alfistes, cette solution présente
cependant des avantages.
En effet, cela permettrait à Alfa Romeo de partir
d'une base existante et donc de réduire les coûts
de conceptions de son futur V6. Néanmoins, même
en adoptant un V6 Opel, les coûts de conceptions ne
seraient pas nul. Sur la période actuelle, les V6
Opel ont toujours été inférieur aux
V6 Alfa Roméo, si bien qu'il paraît impensable
de monter un 6 cylindres Opel en l'état. Ce dernier
devrait donc être largement revu par Alfa Romeo au
niveau des collecteurs d'admissions et d'échappements,
le but de cette manuvre étant de donner de
la voix à un V6 Opel trop feutré et effacé
face à un V6 Alfa. Economique à concevoir,
mais aussi à produire, puisque la base équiperait
un plus grand nombre de véhicules et permettrait
ainsi aux deux constructeurs de bénéficier
d'économies d'échelles substantielles.
Néanmoins, au vue de la qualité des motorisations
Alfa Romeo, il aurait été sans doute plus
judicieux de laisser à Alfa Romeo le soin de concevoir
un V6 essence qui aurait été commun aux deux
constructeurs, à l'instar de ce qui se fait déjà
pour les motorisations diesels qui sont dorénavant
commune au groupe Fiat et Opel. Il serait à notre
sens dommage de museler un grand motoriste comme Alfa Romeo
qui a sans doute survécu à sa récente
traversée du désert (145, 155, 164) grâce
à la qualités de ses motorisations qui a permis
de fidéliser des passionnées de la marque.
Cependant cette possibilité semble peu probable,
le V6 Opel étant assez moderne et ses coûts
de conceptions n'étant sans doute pas encore amortis.
Aujourd'hui,
la firme Italienne se porte beaucoup mieux. En effet, depuis
qu'Alfa Romeo cherche à renouer avec son glorieux
passé en créant de belles carrosseries et
en offrant des motorisations de qualités, la firme
a pu remonter la pente. Ceci lui a notamment permis de glaner
deux titres de voitures de l'année en 1998 pour la
156 et en 2001 pour la 147.
Avec 6 modèles - équipée chacune d'une
version V6 - Alfa est la marque la plus en forme du groupe
Fiat et peut largement se permettre de concevoir son prochain
V6, même si ce dernier représente une part
infime - mais non négligeable - des ventes du constructeurs
transalpins.
Si un V6 Opel se met à "chanter" faux sous
les capot d'Alfa Roméo et que ces dernières
deviennent effacées, la firme transalpine perdrait
d'une part une réputation connue et reconnue de part
l'Europe et d'autre part l'attrait de sa gamme GTA, ce qui
pourrait avoir des résultats négatifs tant
en terme d'image que commercialement.
Alfa
Romeo devrait continuer sur la voie qu'elle emprunte actuellement
et se méfier d'Opel/GM. En effet, le groupe Général
Motors ne semble accorder que peu d'importance aux traditions.
Or, pour des marques comme Alfa Romeo ou même Saab
ces valeurs sont importantes. Ainsi Saab - qui est contrôlée
par le groupe GM - n'est jamais allé aussi mal depuis
que la marque a renié ses traditions (design, adoption
de motorisations diesels
).
Ce qui est valable pour Saab, l'est tout autant pour Alfa
Romeo qui ne peut se défaire de son histoire, de
ses origines latines et de la réputation de ses V6
aussi facilement. Toutes ces raisons pourraient aboutir
à ce qu'Alfa Romeo renonce à utiliser un V6
Opel.
Cette
thèse selon laquelle Alfa Roméo concevrait
son prochain V6 de A à Z - et qui n'est pour l'heure
que pure spéculation- semble d'autant plus plausible
aux vues des propos tenus par Lucas di Montezelomo, président
de Ferrari/Maserati et fraîchement promu à
la tête du groupe Fiat. Ce dernier avait émis
le souhait de voir une fusion Alfa Romeo-Ferrari-Maserati
se créer afin de mettre en place un " pôle
italien du luxe automobile ". Cette volonté
émise en 2002, alors qu'il n'était que le
PDG de Ferrari semble être incompatible avec l'adoption
d'un V6 Opel dans la mesure où, le luxe à
l'italienne rime aussi avec des motorisations de caractères
!
Aujourd'hui à la tête du groupe Fiat, Luca
di Montezelomo est en mesure de réaliser cet objectif
et surtout de permettre à Alfa Romeo de renouer une
fois pour toute avec son prestigieux passé en nous
offrant non seulement un V6 de caractère, mais aussi
un V8 comme le laisse présager le coupé 8C
évoluzione, présent lors du dernier Mondial
de l'automobile 2004. Mais Général Motors,
détenteur de 20 % du capital du groupe Fiat Auto,
n'a semble t-il, pas dit son dernier mot.

L'avenir du prochain V6 Alfa Romeo est incertain. En l'absence
d'annonce émanant du constructeur italien, les spéculations
vont bon train et l'incertitudes règnent parmi les
Alfistes (qui ne roulent pas tous en Alfa V6 !). Quelque
soit l'origine de ce futur V6, une chose est sure. Ce dernier
est particulièrement attendu au tournant et n'a pas
intérêt à décevoir, surtout si
la base est d'origine Opel. Cependant, en attendant de voir
les surprises que ce nouveau 6 cylindres en V nous réservera
, nous préférons pour notre part profiter
de l'actuel
V6.