Après
le succès de la 156, un vent d'euphorie souffle chez Alfa
Romeo. Le constructeur milanais dont les ventes décollent
enfin, semble avoir fini de manger son pain noir. En lançant
la 166, Alfa Roméo avait pour objectif de confirmer les
progrès entrevus sur la 156 et de conquérir le segment
des berlines hauts de gammes. Et si les ventes de la 166 demeurent
trop confidentielles pour parler d'un franc succès, il
se pourrait bien que le premier de ces deux objectifs soit cependant
réalisé
..
Lorsqu'elle
sortit en 1997, la 156 avait été unanimement saluée
pour son style. Un an plus tard, Alfa Romeo réédite
ce bel exploit avec la 166. Cette grosse berline 4 portes est
dotée d'une ligne sublime et homogène. En effet,
son design sobre et dynamique à la fois, dégage
une classe naturelle qui sied à ravir à la 166
non restylée. Si Alfa Romeo a le vent en poupe en matière
de design, le constructeur milanais ne sait visiblement pas restyler
sa gamme... Cependant cela importe peu, notre modèle d'essai
bénéficiant du design originel qui est à
notre goût bien plus harmonieux que les fades modifications
intervenue en 2004.
A
bord de la 166, les progrès enregistrés par rapport
à la 164 sont saisissant. La planche de bord bénéficie
d'un design soigné et d'une finition en constante progression.
Néanmoins, cette dernière demeure inférieure
aux hauts de gamme allemands. Les matériaux utilisés
sont - exception faite des plastiques des contre portes - globalement
flatteurs à l'il, mais la 166 pêche encore
par ses assemblages quelconques. De plus, les jolis inserts en
aluminium ont tendance à bouger et l'ouverture de l'espace
de rangement central se montre récalcitrante. La sellerie
en cuir (noir), quant à elle, est du plus bel effet et
ne suscite que des éloges.
Longue
de 4m72, la 166 est une voiture confortable - ce qui est sans
aucun doute sa vocation première -mais peu habitable. En
effet, aux places arrières, l'habitabilité demeure
limitée tant du point de vue de l'espace aux jambes que
de la garde au toit. Un comble pour une berline de cette taille,
qui a pensé à choyer ces (quatre) occupants par
un luxe débordant (climatisation, cuir
..) mais qui
ne s'est que peu souciée du bien être de ces derniers.
Pire encore, la 166 dispose d'une banquette arrière fixe,
rendant impossible le chargement d'objets encombrants. Du coup,
les grands gabarits ne trouveront leurs aises qu'aux places avant
et idéalement sur le siège du conducteur et les
objets encombrants prendront place ailleurs que dans le coffre
de cette berline statutaire.
La
166 offre une bonne isolation phonique à l'arrêt,
mais ce silence n'est qu'un calme avant la tempête. Un coup
de clef suffit à injecter du noble carburant dans les 6
cylindres et à mettre en action les 6 pistons et les 24
soupapes. Une fois n'est pas coutume nous décidons de garder
la vitre ouverte afin de profiter pleinement de la sonorité
que dégage ce V6 à la moindre sollicitation de l'accélérateur
électronique !
Assez silencieux à bas régime, ce V6 ne se montre
jamais bruyant. Au contraire, il se montre mélodieux et
chante aussi juste que les meilleures divas italiennes, à
tel point que l'on regrette de ne pas plus l'entendre à
bas régime. Cependant, cette requête semble impossible
à satisfaire sur une berline de l'acabit de la 166, dont
le but est d'avaler de l'autoroute dans un total confort, y compris
acoustique.
Outre sa sonorité envoûtante, ce moteur se montre
agréable à conduire. Souple et élastique
à bas régime, le V6 ne rechigne pas à prendre
des tours. En effet, une fois passé 4000 tr/min, l'aiguille
part à l'assaut du compte tours jusqu'au rupteur et la
mécanique se montre particulièrement rageuse. Entre
la sonorité de ce V6 et son agrément de conduite,
nous nous devons d'avouer que nous étions tellement ivres
que nous avons failli oublier d'évaluer le reste de la
voiture.
En
ville, la 166 évolue sur un filet de gaz et malgré
son couple très haut perché (à 5000 tr/min),
elle reprend dès les plus bas régimes. Cependant,
avec sa longueur et son rayon de braquage excessif, la 166 préfère
sans nul doute les longs parcours autoroutiers où ses performances
lui font honneur. Ainsi avec moins de 30" au 1000m départ
arrêté et 8'3 au 0 à 100 km/h, la 166 permet
de s'insérer en toute sécurité dans le flot
de la circulation et les dépassements ne sont qu'une formalité
avec un 80 à 120 km/h effectué en 12"7 sur
le dernier rapport, les intermédiaires apportant encore
plus de peps.
Ces performances sont permises grâce au bon étagement
d'une excellente boîte manuelle à 6 rapports. Cette
boîte se montre relativement agréable à manier,
même si le passage de la 6° vitesse - qui permet d'abaisser
sensiblement la consommation en carburant - n'est pas des plus
naturels. Enfin, la fonction STR (Sport Throttle Response), permet
d'obtenir une meilleure réactivité du moteur en
mode Sport, grâce à un réglage spécifique
des papillons.
Malgré
un moteur joueur et des performances de petites GTI, la lourde
166 est loin d'être une sportive ! Son comportement routier
est correct et la 166 ne se montre jamais vicieuse, d'autant plus
que cette dernière est équipée de nombreux
gardes fous électroniques (ASR, TCS et VDC pour ne nommer
que ceux là). Relativement neutre, elle affiche cependant,
en bonne traction, une légère tendance au sous virage,
à quoi s'ajoute un comportement assez pataud excluant toute
conduite sportive. Cela est d'autant plus vrai que les suspensions
qui conféraient jusque là un bon niveau de confort,
n'aiment pas être brusquées.
Le freinage est confié à 4 freins à disques
(dont deux ventilés). A défaut d'être mordant,
ce dernier se montre assez efficace et facile à doser,
d'autant plus que notre modèle d'essai était doté
de l'AFU , qui amplifie le freinage en cas d'urgence.
Du
point de vue de la fiabilité, la 166 ne semble souffrir
que de peu de problèmes. Le V6 se montre costaud et endurant.
En fait, seul le train avant qui dispose de suspensions à
double triangulation semble connaître quelques soucis au
niveau de ses triangulations, comme cela est souvent le cas sur
les Alfa Romeo.
Belle
et performante, la 166 s'inscrit dans le sillage de la 156 et
met en avant les progrès réalisés par Alfa
Romeo de la plus belle façon. Cependant, si son moteur
enivrant offre un bel agrément de conduite, la 166 doit
encore progresser quant à sa finition et son comportement
routier afin que cette diva puisse lutter efficacement contre
les ténors de sa catégorie.
Fiche
Technique de l'Alfa Romeo 166 2.5 V6 24v
|
Nombres
de cylindres: 6 en V à 60°, 24 soupapes |
Cylindrée:
2492 cm3 |
Puissance
fiscale: 13CV |
Puissance
maxi: 188 Ch à 6300 tr/min
|
Couple
Maxi: 22,4 mkg à 5000 tr/min |
Distribution:
4 ACT |
0
à 100 km/h : 8'3 |
1000m
D.A : 29'6 |
Vitesse
maxi: 222 km/h |
Reprises
80 à 120 km/h:
-
4° : 7'6
-
5°: 9'8
-
6° : 12'7
|
Poids
:1527 kg |
Boîte:
Manuelle à 6 rapports |
Pneumatiques
: 215/55 WR16 |
Prix:
34500€, neuf à l'époque |
Hatem
Ben Ayed alias Ramses2
(reproduction
interdite)
30/10/2004
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