Apparue
en 1993, la Xantia a connu un joli succès en France. Encore
très présente sur le marché de l'occasion,
la berline de Citroën se négocie à bas prix.
Mais ses qualités sont-elles demeurées intactes
? Vérification au volant d'une 1.8 16v Athéna de
1997.

Autrefois
élégantes, les lignes de la Xantia commencent sérieusement
à accuser le poids des ans, notamment pour ce qui est de
cette version non restylée. Basée sur la finition
SX, la série spéciale Athéna donne tout de
même un petit coup de jeune à la Xantia. Les anti
brouillards offrent un supplément de caractère à
la face avant tandis que les protections et les boucliers intégralement
peints allègent sensiblement la ligne. Néanmoins,
ainsi gréée, la Xantia se révèle particulièrement
exposée aux petits chocs comme en atteste les nombreuses
éraflures de notre exemplaire d'essai.
L'habitacle
ne fait pas dans la fantaisie. D'un design assez conventionnel,
la planche de bord était pourtant totalement révolutionnaire
pour une Citroën ! La Xantia a été la première
voiture frappée du double chevron à abandonner le
légendaire satellite. L'ensemble vieilli plutôt bien
si ce n'est la barre de maintien et les commandes de climatisation
(régulée) qui ancrent la voiture dans les années
90. Les assemblages laissent parfois à désirer sur
les versions qui ont précédé le restylage.
En revanche, les matériaux utilisés ne méritent
que des éloges. La planche de bord comme les contres portes
utilisent des plastiques généreusement rembourrés.
La
position de conduite est bonne malgré le volant non réglable
en profondeur. La finition Athéna propose des sièges
équipés d'une jolie sellerie velours et alcantara.
Ils offrent de surcroit un bon maintien latéral et proposent
un confort moelleux pour 4 personnes. L'occupant de la place centrale
arrière n'est pas particulièrement gâté
et devra notamment se contenter d'une assise bombée. L'habitabilité
ne mérite que des éloges. Si la garde au toit est
juste correcte à l'arrière, l'espace dévolu
aux jambes et le volume du coffre sont tout simplement excellents.
Ajoutons à cela une banquette arrière rabattable
2/3- 1/3 et une trappe à ski. C'est Byzance ! Enfin presque,
car le confort acoustique date d'une autre époque. Passé
3500 tr/min, le XU8JP4 fait entendre son timbre aigu. Mais le
tout reste supportable à vitesse stabilisée. D'autant
qu'en cinquième, le moteur tourne à seulement 2000
tr/min à 80 km/h et autour des 3000 tr/min à 130
km/h. Merci la boîte lonnnnnnnnnnnnngue !

Ce
type de démultiplication ne présente pas que des
avantages. La boîte est si longue qu'elle étouffe
les 112 ch du 1.8 16v. En dessous de 2500 tr/min, il ne se passe
pas grand-chose d'autant plus si la climatisation est en marche.
La Xantia peine à la relance et il faut par conséquent
cravacher la mécanique afin d'en tirer toute la quintessence.
Cela oblige donc à faire usage de la boîte de vitesse
de manière intensive. Cette dernière est assez directe
et bien guidée mais les vitesses accrochent parfois. Fort
heureusement, ce désagrément n'est pas systématique
et les rapports passent généralement sans trop de
soucis.
De
la 1ère à la 3ème, le bloc XU se montre sous
un meilleur jour passé 3500 tr/min. Une fois ce cap délicat
passé, l'aiguille du compte tour part à l'assaut
de la zone rouge avec un certain entrain. Cela ne suffit pas pour
autant à affoler les chronos et il faudra 13.1s pour passer
de 0 à 100km/h tandis que le 1000m départ arrêté
est effectué en 32.8s. Par ailleurs, si les reprises restent
correctes sur les intermédiaires (50 à 90 km en
2ème et 80 à 120 en 3ème), il n'y aura point
de salut en 4ème et 5ème. En dépit de la
bonne volonté de ce bloc, la Xantia y fait preuve d'une
mollesse inquiétante avec des reprises que nous n'hésiterons
pas à qualifier de dangereuses. Ne comptez pas moins de
23,5s pour passer de 80 à 120 km/h sur l'ultime rapport
!

A
la pompe, il n'y a pas de miracle non plus. La boîte longue
ne tient pas toutes ses promesses et les consommations s'envolent
dès lors que la mécanique est mise à contribution.
Il convient de tabler sur un bon 8,5 litres au 100 sur autoroute
tandis que la consommation mixte s'établit à 8,8
litres au 100. Par bonheur, le 1,8 16v était également
disponible avec une boîte courte (8/9 CV) que nous ne saurons
que vous conseiller. A peine plus énergivore que la boîte
longue (7 CV), cette version permet de mieux profiter des qualités
du 1.8 16v et offre des performances dignes d'une berline familiale.
Sur
le plan dynamique il est difficile de formuler un reproche à
l'encontre de la Citroën Xantia. Malgré les petites
roues (185/65 HR 14), la tenue de route est tout simplement royale.
A l'instar de la 406, avec laquelle elle partage son châssis,
la française donne l'impression de rouler sur des rails.
Son comportement routier faisait référence dans
sa catégorie et conserve aujourd'hui encore de très
beaux restes. Sure et précise, elle propose de surcroit
un excellent confort. La suspension hydraulique filtre parfaitement
bien les moindres défauts de la chaussée. Le confort
est moelleux tout en maintenant parfaitement bien le roulis et
les mouvements de caisses. Les occupants sont choyés tandis
que le conducteur prend son pied sur les portions sinueuses grâce
notamment à l'essieu arrière à effet auto-directionnel.
Proposée sur les routières de la marque depuis la
DS19, la suspension hydraulique permet également de conserver
une assiette constante même lorsque le véhicule est
très chargé.
L'hydraulique
commande également une direction assistée qui offre
un bon feeling et les freins. Ces derniers sont confiés
à 4 disques, dont deux ventilés sur l'essieu avant.
Les distances d'arrêts sont honnêtes et l'endurance
à l'échauffement est assez intéressante.
En revanche, nous avons trouvé la pédale assez dure
à l'attaque. Du coup, il est plus délicat de doser
la puissance de freinage afin de ne pas bloquer les roues ! En
1997, l'A.B.S n'était malheureusement pas livré
de série
Il est également regrettable que
les freins se distinguent par leur caractère bruyant dès
que le mercure commence à grimper.
Côté
fiabilité, la Xantia est une voiture sans histoire. Le
XU7JP4 a connu quelques cas de ruptures prématurés
de la courroie de distribution et une consommation d'huile importante
sur les premiers millésimes (1996 et 1997). Pour le reste
cette mécanique jouit d'une bonne réputation et
peut, avec un bon entretien, dépasser les 250 000 km !
Signalons néanmoins que le calculateur de notre version
d'essai a dû être remplacé à 70 000
km après seulement 6 ans de fonctionnement.
Bien
que lancée il y a presque 20 ans, la Citroën Xantia
demeure une bonne familiale. Etouffé par la boîte
longue, le 1,8 16v se montre sous un meilleurs jours lorsqu'il
est associé à une boîte courte (9 CV). Les
versions équipées de cette transmission sont clairement
à privilégier.
Fiche
Technique de la Citröen Xantia 1,8 16v(1996-1998)
|
Nombres
de cylindres: 4 en ligne, 8 soupapes |
Cylindrée:
1761 cm3 |
Puissance
fiscale: 7 CV |
Puissance
maxi: 112 ch à 5500 tr/min
|
Couple
Maxi: 16,1 mkg à 4250 tr/min |
Vitesse
Maxi: 187 km/h |
Reprise
80 à 120km/h
14"4 en 4°
23"5 en 5° |
Pneu
: 185/65 HR14 |
Poids
: 1268 kg |
Prix
: Neuf à l'époque à partir de 19513€
(127996F) |
Hatem
Ben Ayed alias Ramses2
(reproduction
interdite)
17/05/2012
|