Produite
à plus de 20 millions d’exemplaires, la « Coccinelle » de Volkswagen
a connu un véritable succès mondial. Cette star est pourtant le fruit d’une
histoire tumultueuse et a bien failli ne jamais déployer ses petites ailes.

Sa conception
et sa naissance ne furent pas des plus faciles. Le Dr Ferdinand Porsche avait
édicté les lignes directrices de ce futur best-seller dès 1934. Alors qu’il
étudiait une voiture populaire pour le compte du constructeur Allemand Zündapp,
le célébre ingénieur, à qui l’on doit également la Porsche 356, a imaginé une
voiture équipée d’un 4 cylindres à plat refroidit par air. Ce dernier devait
prendre place à l’arrière. Les roues indépendantes ainsi que les barres de
torsions étaient également de la partie et l’ensemble reposait sur un châssis
poutre. Les grandes lignes de la futur « Coccinelle » venaient d’être posées !
En
proie à des difficultés financières, les dirigeants de Zündap ont été contraints
de mettre un terme à ce projet. A vrai dire, ils ne croyaient tout simplement pas
en la viabilité commerciale de la petite voiture populaire du Dr Porsche. Ce
dernier ne s’est pas laissé décourager par ce premier échec. Après avoir essayé
vainement de vendre ses idées à NSU, il a rencontré Adolf Hitler en 1933, par
l’intermédiaire d’un concessionnaire Mercedes !

Soucieux
de véhiculer l’Allemagne à moindre coût, le
dictateur Allemand a demandé à l’ingénieur
de mettre au point une voiture populaire consommant moins de 7l au 100 km et capable de rouler
à 100 km/h. La Voiture du peuple (Volkswagen en allemand) allait enfin pouvoir
prendre forme, faisant naître au passage un nouveau constructeur. Le mythe
était en marche… ou presque car la seconde Guerre Mondiale a mis la production
en suspens. Si les premiers exemplaires – équipés d’un 947 cm 3 et baptisés
KdfWagen (La force par la joie) - ont été présentés le 26 mai 1938 lors de
l’inauguration de l’usine de Wolfsburg, les premières livraisons ne se sont
faites qu’en 1948. Entre temps quelques exemplaires de la KdfWagen ont été fabriqués
en 1941. Il s’est écoulé plus de 14 ans entre le véritable lancement commercial
et la conception de cette voiture inspirée des Tatra T77 et Skoda 932.
La
simplicité de sa mécanique, sa fiabilité ainsi que les lignes dessinées par Erwin
Komenda, lui ont offert un succès planétaire. Le petite Volkswagen s’est même
payé le luxe de s’imposer sur un marché américain connu pour être l’un des plus
nationalistes ! Bien que son succès ne s’est pas démenti pas au fil du
temps, la petite allemande a du évoluer afin de ne pas se laisser dépasser par des
rivales bien plus affutées techniquement. Réputée pour sa mécanique faiblarde ainsi
que sa tenue de route aléatoire, la Volkswagen a connu plusieurs améliorations au fil
du temps.
Le 1300
cm3 de 44 ch a été monté pour la première fois en 1965. Cette mécanique a permis
à la « Cox » d’être plus alerte et d’atteindre une vitesse maximale
de 125 km/h.
Malheureusement, ce surcroit de puissance n’a guère amélioré le comportement
routier de la Volkswagen. Du moins jusqu’en 1970 et le lancement de la 1302.
Outre un design modernisé et des ouïes au niveau des custodes arrières afin
d’améliorer le désembuage de l’habitacle, cette évolution de la
« Cox » arborait de nombreuses évolutions techniques. Ainsi, à l’avant
les barres de torsions sont remplacées par des éléments Mac Pherson bien plus
modernes. Cette solution technique a de surcroit permis d’augmenter le volume
du coffre de plus de 85% !
La
partie mécanique n’était pas en reste. Si le moteur n’a guère évolué, la
transmission se faisait désormais à l’aide de cardans. Exit les trompettes et
le carrossage des roues arrières qui variaient en fonction de la charge du
véhicule. Avec ces évolutions, le comportement routier de l’auto est devenu beaucoup
plus sûre. La voiture a gagné en stabilité, tout en restant une belle école de
pilotage. En effet, son architecture (propulsion à moteur arrière) en faisait
une voiture très joueuse..

En
1972, la « Cox » a connu de nouvelles évolutions qui devaient lui
permettre de poursuivre sa carrière jusqu’au lancement de sa remplaçante :
la Golf !
Baptisé
1303, cette ultime mouture a adopté un pare brise panoramique,
un capot plus
court, des feux arrières plus gros et surtout des sièges
dotés d’appuis tête.
La planche de bord était, elle aussi, nouvelle. Moins jolie que
les
précédentes, elle a faisait la part belle aux plastiques
noirs. Sur le plan
technique la 1303 n’a rien apporté de nouveau…
jusqu’au millésime 1974. L’antique
et imprécise direction à galet a été
remplacée par une direction à crémaillère.
Le
freinage de la « Cox » n’était pas particulièrement mordant. Et pour
cause, la petite allemande recevait 4 tambours accusant ainsi beaucoup de
retard sur la concurrence. Les disques avant n’ont fait leur apparition qu’en 1965…
au catalogue des options !
En
dépit d’une conception dépassée, les
Volkswagen 1300, 1302 et 1303 ont été des
succès planétaires. La fiabilité de cette voiture
économique ainsi que sa
bouille craquante, ont séduit plusieurs génération
de conducteurs et de conductrices. Aujourd’hui
le charme opère toujours ! La voiture reste relativement
abordable
(environ 6000€ pour un modèle sain) et la mécanique
est assez peu couteuse à
entretenir. Néanmoins avant tout achat, il conviendra de
surveiller avec
attention l’état des longerons. En effet, en raison du
système de
refroidissement ces derniers sont souvent fortement attaqués par
la rouille.
Fiche
Technique de la Volkswagen 1300
|
Nombres
cylindres: 4 à plat, 8 soupapes |
cylindrée:
1285 cm3 |
Puissance
fiscale: 7CV |
Puissance
maxi: 44 ch à 4100 tr/min |
Couple
maxi: 8,8 mkg à 3000 tr/min |
Refroidissement : Par air |
Alimentation: Carburateur |
Poids : 820 kg
|
Vitesse
maxi: 125 km/h |
Pneumatique: 6,5 x 15 |
Boite:
Manuelle 4 vitesses |
Prix: 1060 € en 1965 (6950 F) |
Hatem
Ben Ayed alias Ramses2
(reproduction interite)
25/08/2012