
Apparu
en 1984, l'Espace est considéré comme le premier
monospace au monde. Cependant la réalité est toute
autre. En effet, Renault et Matra ne sont pas les premiers à
avoir réfléchi sur le thème de la voiture
" monocorps ". Ainsi, avant la sortie de l'Espace, Fiat
avait tenté de séduire les familles avec sa 600
Mulitpla en 1956, quant aux Américains, ils avaient déjà
adopté leurs fameux vans.
Cependant l'attrait de l'Espace consiste en sa modularité
qui était - et demeure - sans égale, assurant à
celui ci un vif succès après des débuts frileux.
A l'issue du premier mois de commercialisation, l'avenir de l'Espace
semblait bien compromis. Durant cette période seul 9 Espace
avaient trouvé preneurs. Pourtant ce nouveau concept -
crée par Matra et refusé par PSA - avait l'avantage
de combiner les avantages d'une berline et d'un utilitaire aménagé.
Néanmoins, les clients dans un premier temps frileux, ont
osé franchir le pas et signer le bon de commande pour acheter
leur Espace. Ainsi lorsque l'Espace est restylé pour la
première fois en 1988, ce dernier s'est déjà
vendu à plus de 30 000 exemplaires.
Le
petit restylage s'est contenté d'apporter une personnalité
propre à l'Espace dont le principal défaut esthétique
était alors de ressembler au Trafic ! Il faut dire que
le premier Espace lui empruntait ses phares, clignotants et feux
arrière. Le spoiler avant a aussi été retouché
tout comme la calendre qui évoquait celle des Peugeot.
Les phares et clignotants - qui pour ces derniers deviennent de
type cristal - sont plus effilés et allongés, tandis
que les feux arrière sont légèrement redessinés
et teintés Pour le reste, point de modification. L'Espace
conserve sa ligne carrée et compacte à la fois,
qui n'est pas sans évoquer celle du TGV. Il faut ici souligner
que l'Espace I mesure 4,26m, soit autant que le dernier Scenic.
A
bord rien ne change par rapport à l'Espace de 1984. Ainsi,
l'équipement (relativement complet), la planche de bord
et la finition - aujourd'hui dépassées - n'ont pas
bougé d'un poil. La finition des divers éléments
de la planche de bord, qui s'intègrent dans des blocs rectangulaires,
est assez mauvaise conformément à ce que Renault
faisait à l'époque et bien que l'Espace, comme les
deux générations qui lui ont succédé,
fût produit à Romarantin par Matra. Pour un véhicule
qui se voulait haut de gamme, cette mauvaise finition était
plutôt gênante, mais finalement cela a peu influé
sur sa carrière.
En effet, dans l'Espace, le luxe c'est l'espace ! Et bien plus
encore, le luxe provient de la modularité, qui était,
pour l'époque, exceptionnelle.
D'une part la surface vitrée importante et la position
de conduite dominante par rapport à la circulation confèrent
une sensation de bien être et de confort tout à fait
justifié. D'autre part, la garde au toit, l'espace aux
coudes et aux jambes atteignaient un niveau jamais vu sur un véhicule
qui ne dérivait pas d'un utilitaire (comme l 'était
le VW Combi par exemple).
Pour autant l'Espace n'est pas à l'abri de toutes critiques.
En configuration 7 places, le coffre est sacrifié, ce qui
ne pouvait (et peut encore, l'Espace rencontrant encore un vif
succès sur le marché de l'occasion) poser problème
en cas de départ en vacance.
Si en configuration 7 places le coffre est absent, il n'en est
pas de même de la modularité. Les 7 sièges-
qui intègrent des tablettes de type aviation pour la première
fois- pivotent, se rabattent ou se retirent permettant d'aménager
l'habitacle au fil de ses envies et de ses besoins. Ainsi en rabattant
le siège du milieu, les petits chérubins peuvent
disposer d'une surface plane pour jouer aux cartes
. Bref,
en un mot l'Espace GTS se veut avant tout familial et convivial
!

Malgré
ce qu'on aurait pu penser, l'Espace ne dérive pas du Trafic,
mais plutôt de la R25 sortie, elle aussi en 1984. Ainsi,
le train avant est tirés de celui de la R25 mais le train
arrière, à l'instar de la plate forme, est spécifique
à l'Espace, afin d'offrir un plancher plat.
Sur la route, l'Espace avait impressionné tous nos confrères
de l'époque qui louaient les qualités routières
de cette nouvelle star. Cependant, aujourd'hui l'Espace peut paraître
quelque peu dépassé. En effet, si la tenue de route
demeure saine pour ce type de véhicule, il apparaît
clairement que la prise de roulis- qui était alors relativement
faible -relève d'une autre époque ! Toutefois, conduire
l'Espace GTS peut aussi révéler de bonnes surprises.
Malgré son aspect pataud, l'Espace se conduit avec la même
facilité qu'une R25, d'autant plus que la direction assistée
est livrée de série, ce qui est suffisamment rare
sur un véhicule français de cette génération
pour être mentionné.
Equipé d'une structure anti rouille en tôle d'acier,
traitée au zinc et d'une carrosserie en fibre de verre
et en résine de polyester, l'Espace soigne son poids et
surtout son Cx. Avec 1225 kg (le poids d'une Golf V) et un Cx
de 0,32, les 103 ch (110 avant 1988) du 2.0 en alliage léger
(issu des Renault 18 et 25), permettent de déplacer convenablement
l'Espace 2000 GTS. Ainsi, la vitesse maximum de 170 km/h, permet
d'envisager des parcours autoroutiers sans craindre d'être
condamné à la voie de droite et les accélérations
sont juste suffisantes pour s'insérer dans le flot du trafic
routier. Cependant, gageons que les reprises sont assez justes
et nous conseillons aux gros rouleurs d'opter pour les versions
injections de 120 ch, aux performances bien plus convaincantes,
la 103 ch montrant vite ses limites lors des voyages en famille
avec armes et bagages.

Les
Renault ont longtemps été épinglées
pour leur mauvais freinage et l'Espace GTS, n'échappe malheureusement
pas à cette règle. Ainsi, le freinage de l'Espace
- qui était équipée de tambours à
l'arrière - se révèle peu puissant pour arrêter
les 1t2 ou plus de l'Espace.
Malgré
son âge, l'Espace GTS s'échange à prix d'or.
Ainsi pour un modèle 88, il est assez difficile de trouver
un exemplaire en bon état sous les 2000€. Souvent
kilométré, il faudra vérifier que ce dernier
a scrupuleusement été entretenu. Pour le reste la
mécanique se montre fiable et robuste. Cependant comme
sur bon nombre de moteurs âgés, celui de l'Espace
GTS n'est pas à l'abri de petites fuites d'huile moteur.
Il convient donc d'en vérifier le niveau avant d'acheter
un Espace.
De plus, il conviendra aussi de surveiller particulièrement
l'état des fixations et des articulations des sièges,
qui ont tendance à fatiguer avec le temps et l'usure. Quant
aux sièges eux même, ils sont à l'origine
garnis d'un tissu - au goût douteux - qui a l'inconvénient
de se salir très vite.

Avec
191 694 unités produites entre 1984 et 1991, L'Espace a
été un véritable succès commercial
pour Renault et Matra. Peugeot qui ne croyait pas en la viabilité
du projet J11/P18 a du s'en mordre les doigts d'autant plus que
le 807, ne bénéficie pas de l'aura d'un Espace,
qui en quatre générations et en 20 ans a été
produit à plus d'un million d'exemplaires !
Fiche
technique de la Renault Espace 2000 GTS
|
Nombre
de cylindres: 4 cylindres en ligne, 8 soupapes |
Cylindrée;
1995 cm 3 |
Puissance
fiscale: 09 CV |
Puissance
maxi: 103 Ch à 5500 tr/min |
Couple
Maxi: 16,5 mkg à 3000tr/min |
Alimentation
: Carburateur double corps |
Vitesse
maxi: 170 km/h |
0
à 100 km/h: 12,6 sec |
reprise
80 à 120 km/h
-
4°: n.c
-
5°: n.c
-
6°: n.c
|
Disposition:
Longitudinal avant. |
Distrubution:
1ACT |
Poids:
1225kg |
Pneumatique:
185/65 TR14 |
Boîte:
Manuelle à 5 rapports |
Prix:
Neuf à l'époque à partir de 17348,70€
(113800 Francs)
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Hatem
Ben Ayed alias Ramses2
(reproduction
interdite)
24/07/2004
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