Apparue
en 1998 et restylée une première fois en juin 2001
puis dernièrement en 2004, la Renault Clio deuxième
du nom se prépare à quitter la scène au profit
d'une toute nouvelle génération attendue pour 2005.
Cependant, la plus vendue des Renault dont le succès ne
se dément pas, mérite t-elle encore celui-ci ? C'est
la question à laquelle nous tenterons de répondre
à l'issu de l'essai de la version 1.5 dci 80 ch.
Si
la première mouture de la Clio II souffrait d'un manque
de personnalité, le restylage de la gamme intervenu en
juin 2001 lui a offert ce petit quelque chose qui lui manquait
face à l'aguichante 206. Néanmoins, si la face avant
a gagné en dynamisme l'ensemble reste assez pataud par
la faute d'un arrière " bulbeux". La Clio II
n'a pas un design sportif et Renault l'a bien comprit, puisque
la firme au losange a misé sur l'aspect robuste et "
bourgeois " de sa citadine afin de promouvoir celle-ci.
Cependant, avant de donner une image bourgeoise à la Clio
II, encore fallait-il revoir le mobilier de cette dernière.
En effet, la première planche de bord offrait un design
et une finition quelconque. Mais une nouvelle fois, le premier
restylage de cette Clio a permit de remettre les choses à
plat. La première planche de bord, qui donnait un aspect
de " gros jouet " à l'habitacle de la Clio, a
judicieusement été remplacé par un mobilier
mieux fini et plus cosy.
Ce changement de planche de bord a permit à la Clio de
faire un bond en avant sur le chapitre de la finition, grâce
à de meilleurs assemblages et un choix de matériaux
plus judicieux. Bien qu'étant une des meilleures de sa
catégorie du point de vue de la finition (derrière
la VW Polo et devant les Peugeot 206, Fiat Punto II et Autre Seat
Ibiza), la Clio II souffre cependant de quelques menus défauts.
En effet, au niveau des assemblages, quelques progrès restent
à faire. Si tous les éléments sont bien fixés,
il n'en reste pas moins que les interstices entre les divers éléments
demeurent trop importants. En outre, nous ne pouvons que dénoncer
les pseudos inserts en métal coloré, qui sur notre
modèle d'essai, avaient tendance à s'abîmer
dès les premières semaines ou encore la subsistance
de plastiques dures qui se rayent autour du neiman et sur les
contres portes. A noter, par ailleurs que notre modèle
d'essai -une série spéciale " Billabong "-
disposait d'une sellerie spécifique en tissu de bonne facture
mais qui était vite salissante. Le récent remaniement
de la gamme, n'a semble t-il apporté aucune amélioration
sur ces points.
Du
long de ces 3m81, la Clio se devait d'offrir une bonne habitabilité
afin de pouvoir se targuer d'être une bonne polyvalente.
Cependant, si l'espace aux jambes et la largeur aux coudes sont
amplement suffisant afin de permettre à quatre adultes
(ou 5 personnes pas trop " grasses ") de voyager confortablement,
la garde au toit demeure malheureusement insuffisante par la faute
d'un pavillon qui redescend sur sa partie arrière. Cependant,
3 jeunes adolescents trouveront leurs aises sur la banquette arrière
et pourront voyager en toute sécurité d'autant que
la Clio II a été l'une des premières de sa
catégorie à offrir 3 ceintures arrières 3
points. Si l'habitabilité se révèle finalement
suffisante, le coffre d'une contenance de 255 dm3 se contente
de s'inscrire dans la moyenne de sa catégorie. On regrettera
cependant que l'habillage de ce coffre n'ait pas fait l'objet
de plus de soins, notamment au niveau du tapis qui a tendance
à gondoler, empêchant ainsi de profiter d'un espace
de chargement plat!
Les 255 dm3 du coffre sont complétés, dans l'habitacle
par quelques rangements, tels que la minuscule boite à
gant qui suffira néanmoins à ranger des CD ou encore
les vides poches sur les contres portes. De plus, sous le siège
passager, un bac (qui ne se ferme malheureusement pas) a été
aménagé afin de pouvoir ranger de menus objets à
l'abri de regards indiscrets. Cependant, lorsque le siège
conducteur est en position haute, l'accès aux vides poches
devient peu aisé.
Jusqu'à
l'arrivé du 1.5 dci 65 ch, les Clio diesel n'étaient
pas réputées pour leur silence de fonctionnement.
En effet, les Clio 1.9D et 1.9 dti avaient la réputation
d'être franchement bruyante, à tel point que certains
de nos confrères recommandaient d'avoir des boules Quiès
à porté de main !!! Cependant, comme pour le 1.5
dci 65ch cette 80 ch s'avère être très bien
insonorisée et au ralenti rien ne trahit que cette Clio
carbure au gazole (N.B notre modèle d'essai, comme toutes
Clio d'avant 2004 se passait de zone rouge !) L'isolation phonique
est très bonne et la voiture est silencieuse tant au ralenti
qu'en marche. Dorénavant les boules Quiès ne vous
seront plus d'aucune utilité, d'autant plus que cela vous
empêchera de profiter de l'autoradio CD fournit de série
sur notre modèle d'essai et qui est, sommes toutes, de
qualité correcte.
D'une
cylindrée de 1461 cm3, le moteur qui équipait notre
Clio est identique à la Clio II 1.5 dci 65 ch et à
la toute récente dci 100 ch. Cette version 80 ch diffère
de la 65 ch par l'adjonction d'un échangeur air/air, d'une
injection revue en conséquence, ainsi que de rapports de
boîte ré-étagée.
Silencieux, ce moteur est aussi agréable à mener
tant il est souple et rond à bas régime. Sans être
ultra performant, les 80 ch remplissent correctement leur office,
dans la mesure où ils permettent à la Clio d'afficher
des performances suffisantes pour un usage extra-urbain. Cependant
le moteur est trop linéaire pour les assoiffés de
" sensation " qui se reporteront sur la 206 Hdi 110
ch ou encore sur la récente Clio dci 100 ch, dont les moteurs
sont - on l'espère - plus vigoureux. Toujours est-il que
ce moteur nous a laissé quelque peu sur notre faim tant
le châssis pouvait encaisser plus de couple et de puissance.
La Clio dci 80 ch, n'en est pas un "veau" pour autant
puisque, comme nous l'avons dit, les performances sont suffisantes
pour faire de la route et de l'autoroute. D'ailleurs avec son
couple de 18,9 mkg disponible à 2000 tr/min, cette Clio
II se contente de 12s5 en 4° pour passer de 80 à 120
km/h, ce qui devrait assurer des dépassements sécurisants.
Sur le 5° rapport, un poil long pour des reprises à
bas régimes, le même exercice est effectué
en 15s2 ce qui demeure encore une fois très correcte à
défaut d'être aussi vigoureux qu'une 206 2.0 Hdi
90ch.
Sans être un modèle du genre, la boite de vitesse
manuelle de la Clio offre une précision sans faille. Malheureusement,
nous regrettons que cette dernière soit lourde et lente,
mais cela est sans incidence sur l'agrément de conduite.
La
Clio 1.5 dci est moins vigoureuse que sa concurrente sochalienne
équipée du 2.0 hdi 90 ch, mais il n'en demeure pas
moins que la Clio est aussi moins gourmande à la pompe.
Avec une consommation moyenne de 6,3 litres aux 100 km, la consommation
est un argument de poids qui pourra faire pencher la balance en
faveur de la star du losange.
Jusqu'a
présent la Clio nous est apparue comme une citadine polyvalente
qui figure dans la bonne moyenne de sa catégorie sans jamais
y briller. Pourtant en ce qui concerne la suspension et le châssis,
la Clio surclasse toutes ses concurrentes, C3 et 206 comprise
! En effet, quelle que soit l'allure adoptée, la Clio affiche
une tenue de route époustouflante. La tenue de cap en courbe
est exceptionnelle et le roulis très bien contenu. Très
stable, la Clio semble imperturbable, quel que soit le profil
et l'état de la route, d'autant plus que les suspensions
filtrent très bien les irrégularités de la
route. Bien installé dans les sièges semi-baquet,
le conducteur aura - à moins de vraiment le vouloir - bien
du mal à prendre en défaut la voiture, ce qui lui
épargnera ainsi quelques sueurs, qui seront d'autant plus
rare que la plupart des Clio II sont climatisées (de série
sur notre version d'essai).
Reste
à aborder la question du freinage. Sans être à
la hauteur de ce que nous avons pu constater à bord des
Laguna II et Mégane II, le freinage nous est apparu assez
bon, d'autant plus qu'il est facile à doser. Toutefois,
il convient de ne pas oublier que cette Clio II est équipée
de tambours à l'arrière, ce qui exclu tout usage
intensif des freins sous peine de voir leur efficacité
baisser, même s'il est vrai que les disques sont ventilés
à l'avant.
Bien
qu'en fin de vie, la Clio II est dans ce que nous pouvons appeler
l'âge de raison. La petite citadine polyvalente du losange,
s'affirme nettement comme la référence de sa catégorie
(celle des citadines diesels de moins de 100 ch). Reste que comparée
à une dci 65 ch, la Clio dci 80 ch est chère et
à l'heure où la dci 100 ch monopolise l'attention
des médias, cette version intermédiaire pourrait
paraître obsolète. Mais prise entre deux feux, la
Clio dci 80 ch est bien le juste milieu et sans nul doute, une
redoutable concurrente à la 206 Hdi (la 1.4 cette fois
!)
Fiche
technique de la Renault Clio II 1.5 dci 80 (type X65)
|
Nombre
de cylindres: 4 en ligne, 8 soupapes |
Cylindrée:
1461 cm3 |
Puissance
fiscale: 4cv |
Puissance
maxi: 80 ch à 4000 tr/min |
Couple
Maxi: 18,9 mkg à 2000 tr/min |
Vitesse:
169 km/h |
0
à 100 km/h: 13,1 s
|
1000
m D.A: 34s |
reprise
80 à 120 km/h:
-
4°: 12,5s
-
5°: 15s2
|
Consommation
moyenne: 6,3 l/100km |
Poids:
1055 kg |
Pneumatique:
175/65 TR14 |
Transmission:
aux roues avants |
Boîte:
Manuelle à 5 rapports |
Prix:
à partir de 13950€
|
Hatem
Ben Ayed alias Ramses2
(reproduction
interdite)
18/06/04
Merci
à Julia pour les photos (sauf photo 3) et pour le prêt
de son véhicule.
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