Alors
que la Clio troisième du nom est arrivée en concession
depuis un moment, la 'petite' Clio II poursuit sa paisible carrière
sous la dénomination de Clio Campus. Comme sa rivale, la
Peugeot 206, la Clio II ne se contente pas de faire de la résistance
à une remplaçante qui se veut plus grande, plus
lourde, plus luxueuse mais aussi plus chère. L'ancêtre
a encore de nombreux arguments à faire valoir. Voici l'ultime
occasion de vous les faire redécouvrir !
La
Clio II est tout sauf une nouveauté. Elle fait partie de
ces vielles connaissances que nous avons eu l'occasion d'essayer
à maintes reprises. Après les versions 1.5 dci 80
ch et RS Team, c'est au tour de la version d'entrée de
gamme équipée du 1149 cm3 de 60 ch de passer entre
nos mains.

Les
lignes de la Clio II 1.2 ont évolué dans le bon
sens grâce à deux restylages intervenus au printemps
2001 puis en 2004. Les modifications stylistiques qu'ils ont engendrées
se sont accompagnées de remaniements de la gamme Clio.
Des réorganisations qui ont permis de mettre au placard
une version d'entrée de gamme complètement dépouillée,
qui se reconnaissait notamment à ses boucliers en plastique
noir et ses roues de 13 pouces ! Si la Clio a conservé
son capot court et sa ligne trapue, la phase II a néanmoins
troqué avantageusement ses yeux de nounours pour une face
avant bien plus dynamique et moderne qui tranche avec un arrière
qui demeure encore pataud et bulbeux. En ce sens, le gros logo
Renault qui fait office de bouton de déverrouillage du
coffre ne contribue pas à améliorer ce constat.
A ces retouches apparues lors du lifting de 2001, les Clio II
phase III et la Clio Campus y apportent quelques subtiles évolutions
comme des boucliers redessinés.
Le
restylage de 2001 ne s'est pas cantonné à quelques
évolutions stylistiques. Il a aussi été l'occasion
d'améliorer la qualité perçue d'une Clio
que Renault a décidé d'embourgeoiser. Ainsi, les
ajustements des panneaux de carrosserie se sont considérablement
améliorés sans être pour autant au dessus
de toutes critiques. En effet, les joints dont le découpage
reste approximatif n'ont pas bénéficié du
même traitement. Ils ont notamment une fâcheuse tendance
à se décoller sur les coins supérieurs du
pare brise.

Une
fois à bord, nous retrouvons sans surprise une voiture
à la finition assez soignée. Exit la planche de
bord d'une qualité tout juste digne d'un jouet " made
in China ". Depuis 2001, la Clio II bénéficie
d'une jolie planche de bord dont la partie supérieure est
moussée. A noter que le design de cette dernière
a été retouché à l'occasion du lancement
de la Clio Campus. S'il convient de saluer l'effort qui a été
réalisé par le constructeur francilien afin d'améliorer
la construction de sa polyvalente fétiche, nous ne pouvons
passer sous silence certaines carences que Renault n'a pas jugé
utile de modifier en 2004. Ainsi certains plastiques comme ceux
habillant les contres portes ou ceux se trouvant autour du neiman
se rayent toujours aussi facilement tant ils sont rigides. Ils
sont par ailleurs mal ébarbés dans le cas des contres
porte ! De même, certains assemblages restent encore à
parfaire comme en atteste l'important interstice qui existe entre
le bloc aérateur et la platine intégrant les warnings.
De son côté la boîte à gants - de bonne
contenance mais non éclairée - est dotée
d'un couvercle qui présente un jeu important. Malgré
ces défauts, la Clio II était l'une des voitures
les mieux finie de sa catégorie, bien qu'il existe encore
un fossé la séparant de la Volkswagen Polo. Toutefois,
son ergonomie ne souffre d'aucune critique majeure, toutes les
commandes tombant idéalement sous la main.
De
couleur bleue foncée à point blanc, la sellerie
en tissus ne respire pas la gaîté. La qualité
non plus du reste. Quoique de couleur sombre, cette dernière
se montre salissante et fragile. Bien que notre version d'essai
n'avait parcouru que 16500 km, la sellerie montrait déjà
des signes de faiblesse avec des fils qui se baladaient ici et
là. Passé ces détails, les passagers pourront
apprécier le confort procuré par les sièges.
Le conducteur, quant à lui, profitera des multiples réglages
qui s'offrent à lui afin de trouver une bonne position
de conduite.

Exception
faite de la garde au toit, l'habitabilité de cette seconde
génération de Clio demeure très correcte,
avec notamment un espace aux jambes suffisant pour les passagers
arrières. Ainsi que nous le verrons par la suite, cette
bonne habitabilité n'est qu'un des atouts qui permet à
la Clio II de choyer ses occupants en leur offrant un confort
digne d'une voiture du segment supérieur. Avec 255 dm3
de volume dédié au chargement, la Clio II ne fait
plus le poids à la nouvelle génération de
" citadine " (Grande Punto, 207, Clio III, Corsa,
).
Toutefois, ce volume devrait pouvoir avaler un caddie (ou quelques
valises) sans avoir à rabattre les sièges. Seule
fausse note : un habillage de coffre un peu chiche à l'image
de la moquette fine qui a tendance à se gondoler rapidement
Voilà
pour la partie statique et il est grand temps pour nous de tourner
la clé de contact. La Clio II 1.2 se fait tout de suite
remarquer par sa bonne isolation phonique. Si la version 1.5 dci
80 h nous avait laissé une meilleure impression en terme
d'insonorisation, il n'en demeure pas moins vrai que cette Clio
II 1.2 se montre silencieuse en toute circonstance. Lors des accélérations
franches,l'oreille avertie reconnaîtra un son typique des
moteurs essences de la firme au losange, sans que ce dernier ne
soit envahissant. C'est d'ailleurs heureux, cette sonorité
n'ayant rien de bien agréable.
En
ville, le 1149 cm3 (soit un 1.1 et non un 1.2) se distingue par
sa souplesse et son agrément de conduite. Disponible à
bas régime, le 1.1 Renault se montre particulièrement
à l'aise dans les cités. En revanche, il l'est moins
sur route. Ce bloc de 60 ch, qui a remplacé l'anti diluvien
moteur " Cléon " en 1997, peine à mouvoir
les 920 kg d'une Clio qui n'a cessé de s'embourgeoiser
au cours de sa brillante carrière. Ainsi, le 0 à
100 km/h est effectué en 15'' et le 1000 m départ
arrêté est abattu en 37''1 ! Les reprises ne sont
guère plus convaincantes avec un inquiétant 26''6
pour passer de 80 à 120 km/h en 5°. La faute en revient
principalement à une boîte de vitesse aussi mal étagée
que désagréable à manier tant elle est lente
et pâteuse. Mais afin de tirer le meilleur de cette Clio
1.2, il est indispensable de faire abstraction de ces défauts
et de solliciter la pédale d'embrayage à la course
parfaite afin de jouer du levier de vitesse. Mais point trop n'en
faut car si le 80 à 120 km/h est effectué en 16''8
en 4°, la Clio II 1.2 se montre particulièrement peu
alerte passé les 4000 tr/minute.

A
défaut de compter sur sa mécanique, la Clio II pourra
néanmoins compter sur ses qualités dynamiques afin
de tenter des escapades extra urbaines. Si en bonne traction,
elle affiche un très léger penchant pour le sous
virage, la Clio II affiche une tenue de cap et une motricité
sans faille, même en l'absence d'ESP. Un ESP qui n'a rien
d'indispensable tant la Clio II bénéficie d'un châssis
sain, d'un train arrière stable et peu joueur et d'une
motricité jamais mise à mal par le caractère
placide du 1.1. A ne pas en douter, la Clio II a bénéficié
du meilleur comportement routier de sa génération
et si sa remplaçante fait mieux, l'ancêtre n'a pas
à rougir de ses prestations qui demeurent largement d'actualité.
Seul un léger flou de la direction autour du point zéro
vient ternir l'excellente copie que nous livre la petite Renault.
Il
en est de même pour les suspensions qui nous ont démontré
toutes leurs qualités sur les routes tunisiennes. Non contentes
de filtrer parfaitement les défauts de la chaussé,
elles participent activement au bon comportement routier de l'auto
en offrant notamment une parfaite maîtrise du roulis.
Le
bilan concernant le freinage se veut plus contrasté. En
effet, si les freins présentent un mordant suffisant eu
égard à la vocation principalement urbaine de cette
Clio et à la présence de tambour à l'arrière,
son dosage reste néanmoins délicat. La faute en
revient à une pédale dont la garde est importante
et qui nous a semblé manquer de progressivité.
Quiconque
recherche une citadine qui soit à la fois habitable, facile
à garer, agréable à conduire et économique
trouvera en cette Clio II 1.2 une voiture confortable à
même de satisfaire ses exigences. Ceux qui envisagent une
utilisation moins urbaine pourront toujours se tourner vers les
versions plus huppées (Clio Campus 1.4 16v 98ch) ou se
tourner vers la Clio III. Mais à l'heure où les
petites polyvalentes font désormais la même taille
que les compactes d'antan, le maintien de la Clio II au côté
de la Clio III- ou de la 206 face à la 207 - ne nous semble
pas insensé ! Ces mamies ont encore des leçons de
savoir vivre à donner à leurs remplaçantes
!
Fiche
Technique de la Renault Clio II 1.2
|
Nombres
de cylindres: 4 en ligne |
Cylindrée:
1149 cm3 |
Puissance
fiscale: 4 CV |
Puissance
maxi: 60 ch à 5250 tr/min |
Couple
Maxi: 9.5 mkg à 2500 tr/min |
Transmission
: Aux roues avant |
Vitesse
Maxi: 158 km/h |
0
à 100 km/h: 15" |
1000M
DA: 37"1 |
80
à 120 km/h
- 4°: 16"8
- 5°: 26"6 |
Énergie:
Essence |
Alimentation/Suralimentation:
Gestion electronique Sagem |
Distribution:
1 ACT |
Coffre:
255 dm3 |
Poids:
920 kg |
Pneumatiques:
175/65TR14 |
Freins:
Disques Ventillés/Tambours |
Boîte:
manuelle à 5 rapports |
Prix:
11300€ (74 123,14 F) |
Hatem Ben
Ayed alias Ramses2
(reproduction
interdite)
14/07/2007
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