Il est loin le temps où les breaks avaient une vocation familiale et/ou utilitaire. Désormais les breaks jouent la carte de l'élégance à l'instar de l'Alfa Romeo 156 SW ! Si de plus en plus de constructeurs s'engagent sur cette voie, Citroën ne s'y est toujours pas engouffrée.

La Xsara Break est donc de l'ancienne école et se veut ainsi purement utilitaire comme en atteste sa partie arrière sans charme. La face avant quant à elle est entièrement identique à la berline et comme pour cette dernière, nous préférons les modèles non restylés dont le design nous parait plus élégant que pour les versions restylées.
Les assemblages de la carrosserie, tout comme la peinture, ne suscitent pas de commentaires particuliers, toutefois il est regrettable que notre modèle d'essai - une Millésime d'un gris banal - soit aussi exposé aux chocs. En effet, cette série spéciale possède des pare-chocs intégralement peints qui étaient sans doutes fort jolis en concession mais qui le sont beaucoup moins une fois rayé !

A bord, la Xsara flatte et déçoit à la fois ! Le design de la planche de bord se veut globalement cossu, une impression renforcée par une assez bonne qualité perçue et une belle sellerie au doux velours. Cependant, la réalité est plus décevante; tous les plastiques étant durs et l'enjoliveur central de couleur satiné pouvant se rayer! La qualité d'assemblage reste cependant correcte. Seuls lots de consolation, les contres portes offrent une belle garniture et s'avèrent assez bien conçues et les sièges sont dignes de la tradition de la marque aux doubles chevrons, ces derniers se révélant fort confortable. Ils offrent de surcroît un maintient latéral suffisant au regard des prestations fournies par le HDI 90. En terme d'habitabilité, la Xsara Break ne déçoit pas. Dans un encombrement relativement limité, Citroën a réussit le tour de force de concilier habitabilité généreuse et coffre géant dont le volume varie de 517 dm3 à 1512 dm3!

Si le Break n'apporte rien en terme de d'habitabilité, il offre cependant aux passagers arrières une garde au toit bien plus généreuse que la berline et gomme aussi les éternels problèmes de rétrovision intérieure.
Ainsi, 4 grands adultes et voire même 5 peuvent voyager dans un confort des plus total. Les portes arrières étant les même que sur la berline, l'accessibilité à l'habitacle est rigoureusement identique que pour cette dernière et l'installation d'un siège bébé ne devrait pas poser trop de soucis. Entre les deux déclinaisons, seul le seuil de chargement diffère, la comparaison tournant naturellement à l'avantage du break.

Moteur en route, la Xsara nous séduit par son silence. Jamais réellement bruyant, le HDI 90 se montre cependant moins silencieux qu'un dci 80 à bord d'une Mégane II Break. A l'exemple des bruits mécaniques, les bruits de roulements et autres nuisances sonores sont quasi inexistants, sauf lors des reprises à bas régime où la planche de bord émet un couinement assez désagréable !
A la conduite, le 2.0 HDI 90 se révèle conforme à ce que l'on attend de lui à bord d'un tel véhicule. Il n'est ni creux, ni brutal mais plutôt linéaire. Agréable à mener, cette mécanique offre néanmoins une petite poussée entre 2000 et 3000 tr/min et faiblit légèrement aux abords des 4000 tr/min. Même en charge, le 2.0 HDI 90 ch conserve cette caractéristique, bien que dans ces conditions il perde quelque peu de sa rondeur, étouffé par sa propre masse et celle de sa charge.
Chrono en main, le 2.0 HDI 90 ne déçoit pas non plus. Sans être un foudre de guerre, la Xsara Break offre des accélérations qui lui permettra de s'insérer efficacement dans la circulation - y compris en charge - et les reprises s'avèrent satisfaisantes comme en atteste les 10''2 nécessaires pour passer de 80 à 120 km/h sur le 4° rapport.
En ville, la Xsara break évolue avec beaucoup d'aisance et repart sur un filet de gaz, il est donc inutile de jouer du levier de vitesse, ce qui est une bonne nouvelle, la boîte se montrant parfois accrocheuse. Cette dernière s'avère cependant bien étagée, mais il est regrettable que la marche arrière se montre parfois récalcitrante, malgré un embrayage souple et qui dispose d'une courte réduite.

La Xsara Break doit supporter plus de poids que la berline sur son train arrière, la logique voudrait donc que le break se montre plus pataud que la berline. Pourtant, il offre des prestations dynamiques supérieures à celle de la berline. En effet, le break se montre plus stable et moins joueur du popotin tout en demeurant vif et agile. En virage, la Xsara Break ne bouge pas d'un poil et son placement est d'autant plus simple que sa direction se montre aussi directe que communicative.
Enfin, le roulis se montre très bien contenu dans toutes les situations sans que cela ne se paye au prix d'une suspension inconfortable. Bien au contraire ces dernières, bien aidées par une monte pneumatique de seulement 14'', se montrent dignes de ce que l'on peut attendre d'une auto frappée du double chevron. Elles offrent ainsi un confort excellent tout en évitant les mouvements de caisse indésirables.

Reste le freinage qui est confié à 4 freins à disques. Si ce dernier se montre globalement rassurant et facile à doser, nous lui reprocherons tout de même un certain manque de mordant. Cependant, cela ne les empêche pas de gommer toute inertie lorsque le véhicule est chargé.

Intrinsèquement parlant, la Xsara est un bon produit et cela explique sans doute l'engouement des chauffeurs de taxi pour ce petit break. Cependant si ces qualités sont réelles, son manque de charme, l'image de marque de Citroën ainsi que le manque de douceur de certaine de ces commandes représentent un handicap certain. Sur le marché de l'occassion elle offre néanmoins un argument de poids: son prix!

Hatem Ben Ayed alias Ramses2
(reproduction interdite)
3/09/2005