
Au
bord du gouffre il y a peu de temps, Alfa Romeo a réussit
à remonter la pente, notamment grâce au succès
de sa 156 qui fût élue" voiture de l'année
" 1998.
Si Alfa Romeo doit sa survie au groupe Fiat, c'est dorénavant
le constructeur milanais qui tire vers le haut les résultats
du groupe. Pour arborer fièrement le logo Alfa Romeo, il
faut répondre à un certain nombre de critères
qui firent jadis la réputation de cette marque aussi mythique
que BMW !
Lors
de sa sortie en 1998, l'Alfa 156 n'a laissé personne indifférent.
Il faut dire qu'au niveau du style, le constructeur transalpin
a réussit son coup. D'un design dynamique et racé,
cette 156 est presque parfaite. En effet, la seule ombre au tableau
vient du support de plaque de police qui semble avoir été
ajouté à la va vite. Mais, avec ces poignées
de portes arrière intégrées sur le montant,
la 156 prend des airs de coupé sportif, surtout lorsque
la voiture est de couleur rouge et est équipée de
jantes aluminium comme l'était notre modèle d'essai.
Récemment restylée par Giugiaro, la 156 a vu son
caractère sportif renforcé. Néanmoins, pour
notre part, nous préférons les charmes de notre
modèle d'essai et d'une façon générale
ceux de la 1° " génération " de 156.

Belle
de l'extérieur, la 156 est aussi belle à l'intérieur.
La planche de bord, avec ses cadrans ronds à fond blanc,
ces petits compteurs sur la console centrale et son sublime volant
façon bois, joue, elle aussi, la carte de la sportivité.
Si la présentation et l'ergonomie est très satisfaisante,
nous regrettons cependant la présence du faux bois, qui
dans cet univers aurait gagné à être remplacée
par de l'aluminium ou de la vrai boiserie. Reste que comme trop
souvent sur les voitures italiennes, la finition demeure décevante,
même si l'ensemble reste correct et marque un net progrès
par rapport à la 155.
Cependant, si les plastiques granuleux de la planche de bord sont
peu flatteurs, il n'en est pas de même des sièges
recouverts d'une belle sellerie en velours grise. Les sièges
au design très travaillé offrent un bon compromis
entre dureté et moelleux, quoique les sièges de
cette Alfa semblent de prime abord, plus moelleux que sur les
françaises, ce qui est plutôt surprenant.
Au-delà de leur confort, on apprécie avant tous
les sièges de cette Alfa pour leur excellent maintien latéral.
Bien calé, le conducteur n'aura pas à se tortiller
dans tous les sens afin de se repositionner sur son siège,
lorsqu'il attaque sur les routes sinueuses comme cela est le cas
sur bon nombre de concurrentes.

Si
la 156 est relativement longue, elle n'en est pas pour autant
habitable. En effet, comme pour une BMW série 3, seuls
les passagers avant trouveront leurs aises à bord. Faux
coupé, l'Alfa 156 est aussi une fausse familiale par son
habitabilité arrière décevante en tous points.
Le coffre, quant à lui, avec ses 378 dm3 affiche un volume
tout juste correct. La 156 a été, semble t-il, conçue
pour deux personnes et non une famille nombreuses.
Une
fois ce tour d'horizon accompli, le propriétaire nous tend
les clés de la belle et nous propose de l'essayer, chose
que nous avons fait sans trop nous faire prier. Le premier constat
qui se dégage, moteur tournant, concerne le silence qui
règne à bord. En effet, au ralenti et à vitesse
stabilisée, cette 156 demeure silencieuse. Cependant dès
que l'aiguille du compte tour va taquiner la zone rouge, le 1598
cm3 nous gratifie d'une belle sonorité envoûtante,
ce qui est assez rare pour un quatre cylindres en ligne.
Fort
de 112 ch (120 ch pour les versions 8CV), ce 1.6 essence était
le moteur d'entrée de gamme. Néanmoins, malgré
sa modeste cylindrée, cette mécanique fait plus
que de mouvoir les 1291 kilos de la 156. Ainsi, sans être
un foudre de guerre, la 156 affiche des performances honorables
y compris pour cette version 7CV. Si elle est avare en sensations,
la 156 n'en demeure pas moins agréable à conduire,
et bien que linéaire, ce moteur reprend à tous les
régimes sans broncher. Le 1600 cm3 Twin Spark nous épargne
du traditionnel " creux à bas régime "
dont souffrent les moteurs dotés d'une culasse à
16 soupapes, mais malheureusement il nous ne prive aussi de leur
vivacité dans les tours. Du coup, la 156 1.6 TS se conduit
comme une 8 soupapes, c'est à dire que de 0 à 5000
tr/min, cette Alfa Romeo prend ses tours de la même façon.
Le
levier de vitesse, qui tombe bien sous la main offre une ergonomie
contestable du fait de la forme quelconque de son pommeau. De
plus, sans que cela ne soit vraiment désagréable,
étant donné que les rapports passent naturellement,
il est à regretter que la commande de boite soit caoutchouteuse
et paraisse aussi mal guidée.

Dotée
d'une direction précise, la 156 offre une bonne tenue de
route sans que celle ci ne soit pour autant une référence.
Rassurante, la 156 offre toutes les qualités routières
qu'un conducteur peut attendre d'une berline de cette catégorie.
Cependant, on pourra lui reprocher ses suspensions trop sèches
qui nuisent au confort général sur route dégradée.
Du côté du freinage, le bilan est aussi mitigé.
En effet, si le freinage est mordant, il est cependant nécessaire
d'attaquer la pédale de frein qui est assez dure à
doser, d'autant plus que la garde est relativement importante.
Belle,
racée et globalement agréable à conduire,
l'Alfa 156 se pose comme une sérieuse concurrente à
une BMW 316i. En effet, jouant sur le même créneau,
les deux voitures affichent le même gros défaut,
à savoir une habitabilité arrière plus que
limitée. Reste que chacune a ses atouts. A la BMW le sérieux
de la finition allemande et à l'Alfa la beauté et
le charme des divas italiennes.
Fiche
Technique de l'Alfa Romeo 156 1.6 Twin Spark 7CV
|
Nombres
de cylindres: 4 en ligne, 16 soupapes |
Cylindrée:
1598 cm3 |
Puissance
fiscale: 7 CV |
Puissance
maxi: 112 Ch à 6000 tr/min |
Couple
Maxi: 14,7mkg à 4500 tr/min |
Vitesse
maxi: 191 km/h |
Prix
neuf: 18065 €, neuf à l'époque (118500F) |
Hatem
Ben Ayed alias Ramses2
(reproduction
interdite)
09/07/2004
Je
remercie Michaël, pour le prêt de son véhicule
et les photos 1,2 et 4
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