Simple arnaque pour certains, voiture de sport à part entière ou voir même voiture de luxe pour d'autres, le moins que l'on puisse dire, c'est que le dernier roadster de chez BMW ne laisse personne indifférent ! D'autant plus que cette béhéme a fait une apparition très remarquée lors du dernier James Bond.
C'est au Salon de Tokyo de 1997, que fut présentée pour la première fois la Z8. Ce petit roadster est doté d'une ligne résolument rétro (ligne que l'on doit au designer Chris Bangle) qui n'est pas sans évoquer la BMW 507 (un petit roadster doté d'un V8 de 150 ch. et qui fut produit à 252 exemplaires entre 1956 et 1959). La ligne de cette Z8 est élégante, mais pas du tout agressive.
L'intérieur est un savant mariage de cuir et d'aluminium. La qualité de fabrication est au-dessus de tout reproche même si les plastiques entourant les compteurs sont indignes d'une voiture de ce prix. A noter que les compteurs ont été disposés de façon originale, puisqu'ils sont regroupés au centre de la planche de bord (comme sur une…..Twingo sauf que l'instrumentation demeure analogique). Bref, avec une telle ligne rien ne laisse supposer que l'on a à faire à une diabolique sportive. Et pourtant, ce si long capot cache une mécanique d'orfèvre.
En effet, la BMW Z8 est animée par un moteur très connus, qui a notamment transformé la paisible série 5 (E39) en une sportive de haut vol! Pour ceux qui ne l'auraient pas comprit, je parle bien évidemment du V8 de la M5 qui développe la bagatelle de 400 ch. pour 4.9l de cylindrée. Ce moteur offre à la Z8 des performances de tout premier ordre. En effet, le 1000 m DA est effectué en 23,7 secondes, la vitesse de pointe est limitée à 250km/h et les 51 mkg de couple permettent des reprises canons! En outre, 85% du couple est disponible dès 1500 tours/minute, ce qui permet à la béhéme de reprendre même à bas régime. A la limite, si cela n'est pour le plaisir, il n'y a même plus besoin de rétrograder !
Les amateurs de grosses cylindrées apprécieront la sonorité du V8, qui a été tout particulièrement soignée. En effet à l'inverse de la M5, la Z8 émet une sonorité des plus agréables! Ainsi à bas régime le V8 émet un glougloutement (un peu comme une AC Cobra 427) qui devrait être très apprécié sur le marché américain. Par contre, dès que l'on grimpe dans les tours, le V8 émet un mugissement propre aux BMW.
A noter aussi que, ce V8 dispose d'une commande de réglage des papillons. En mode normal, le moteur se montrera plutôt souple puisque les réglages des gaz sont tels que l'on disposera d'un maximum de couple à bas régime. A l'inverse en mode sport, les papillons sont totalement ouverts, ce qui a pour effet de libérer un maximum de puissance !
La boîte de vitesse (à 6 rapports) est, elle aussi reprise de la M5 à la différence que le pont est plus court sur la Z8. Cette boîte, dont les six rapports sont bien étagés, est un exemple de précision tant qu'elle bien guidée.

Si un soin particulier a été apporté au moteur, la tenue de route se devait quant à elle, d'être au-dessus de toutes critiques ! Mais de ce coté ci, la Z8 ne déçoit pas !
En effet, à l'instar du design et de la mécanique, BMW a soigné la tenue de route de sa Z8. Tout d'abord, BMW a largement fait appel à l'aluminium, que cela soit pour le châssis, la carrosserie ou même les trains roulants de son roadster. L'utilisation d'aluminium a le mérite d'accroître la rigidité de la voiture (ce qui est appréciable sur un roadster) et de faire baisser le poids (même si le Z8 reste plutôt lourd) et donc au final d'améliorer le comportement routier. En outre, l'amortissement de la Z8 (suspensions indépendantes ) ne souffre d'aucunes critiques et sa direction est d'une grande précision. Enfin, si on ajoute à cela la présence du système DSCIII (qui gère les effets du survirage ou du sous virage), de l'ESP et de la répartition harmonieuse des masses (50/50), on a au final une voiture très plaisante à conduire et dotée d'un comportement routier aussi efficace que le moteur !
Le freinage est confié à 4 disques à étriers flottant et à double pistons. Si la Z8 freine fort, elle n'est pas très endurante! En effet, les étriers flottants ont le défaut de chauffer vite et dans le cas du Z8, cette manie est vérifiée. Mais globalement les freins de la Z8 demeurent très efficaces.
S'il n'y a pas grand chose à reprocher au Z8 quant à ses qualités intraséques, le bilan global de la Z8 n'est pas tout rose. En effet, les quantités produites sont rares (et probablement dejà toutes vendues) et comme ce qui est rare est cher, la Z8 est donc un roadster à caractère élitiste. Seul les plus fortunés s'offriront un tel bolide!
Néanmoins, coté finance tout n'est pas noir. En effet, la consommation moyenne reste raisonnable puisqu 'elle s'établit à 14.7l au 100 km, ce qui sur ce type de voiture est raisonable.
En outre, l'équipement de série est assez riche puisqu'en plus de l'ABS, des airbags, etc.…… la Z8 dispose de phares au xénon et de feux au néon (ils s'allument plus vite qu'une ampoule ordinaire), d'un hard top et de pneus anti-crevaison (Bridgetstone "runflat ") qui permettent de rouler avec des pneus à plat pendant 500 km à une vitesse maximale de 80km/h.
De plus, la Z8 est aussi équipée d'une mini chaîne (qui intègre un GPS) de 250 watts et de 10 haut-parleurs qui sont d'une grande qualité audio.
Autre point négatif de la Z8, consernant cette fois si la lunette arrière de la capote qui est en plastique, mais sachant que le hard top est livré de série, ce défaut est largement pardonnable.

Bref, si cette béhéme est rare et chère, elle constitue aussi un investissement, car on a là, à coup sur, un futur véhicule de collection (et comme ce qui est rare est cher…). En outre, ce roadster est une excellente alternative à la 360 Modena Spider, étant donné que la BMW offre des performances similaires et un niveau de finition bien supérieurà la Ferrari. Alors vous laisserez-vous tenter comme James Bond par ce roadster d'exception ?

Hatem Ben Ayed alias Ramses2
(reproduction interdite)
24/02/02