Chez
certains constructeurs, les nouveautés sont très
attendues, et ceci est d'autant plus vrai si ces dernières
sont rares.
Chez Lamborghini, voici plus de 11 ans que la mythique Diablo
fut présentée et il va sans dire que sa remplaçante
était particulièrement attendue, d'autant plus
qu'entre temps, Lamborghini a rejoint le giron du groupe Volkswagen,
puisqu'en 1998, Audi est devenu propriétaire de la firme
de Sant Agatha de Bolognese.
A
vrai dire la Murciélago - qui porte le nom d'un taureau
qui fit preuve d'un tel courage, que le toréador Rafaël
Molina renonça à le tuer - n'est pas réellement
une nouveauté. En effet, la Murciélago découle
en grande partie de la Diablo, ce qui a permis de concevoir
la Murciélago en un laps de temps assez court. Côté
motorisation, c'est encore une fois le V12 maison qui est reconduit,
sauf que pour l'occasion la cylindrée et la puissance
de cette mécanique conçue il y a 40 ans, ont été
revue à la hausse !
Stylistiquement
le design de la Murciélago, qui est l'oeuvre du Belge
Luc Donckerwolcke ( auteur notamment des Audi A2 et R8) demeure,
comme toute Lamborghini qui se respecte, assez atypique. La
carrosserie quasi monocorps et l'imposante largeur peuvent paraître
déroutante, néanmoins l'ensemble s'avère
finalement être bien proportionné. On aime ou on
aime pas, toutefois, une chose est cependant sûre, le
style beaucoup plus épuré que par le passé
dégage une agressivité certaine qui laisse tout
dire sur la fougue de la bête. On regrettera cependant
les rétroviseurs extérieurs de couleur noire qui
relève de la faute de goût. A noter aussi, que
cette Murciélago est équipée du système
VACS (Variable Air-flow Cooling System), ce qui se traduit par
des prises d'airs qui s'escamotent en fonction de la température
du moteur. Sur la voiture, cela se solde par deux petites ailes
qui apparaissent lorsque le moteur a besoin d'air frai !
Les portes - qui sont avec le toit les seuls éléments
de carrosserie en acier, le reste faisant appel à la
fibre de carbone- s'ouvrent comme d'accoutumé en élytre.
Avant de pénétrer dans l'habitacle, les quelques
privilégiés qui auront l'honneur de monter à
bord, devront néanmoins se livrer à quelques mouvements
de contorsion.
Une fois à bord, on est marqué par le décalage
entre le design extérieur et intérieur. En effet,
si l'extérieur exhibe des lignes tendues et des angles
acérés, la planche de bord présente une
certaine fluidité qui évoque la douceur et même
un certain ... confort ! La finition, si elle n'est pas exceptionnelle
par rapport aux standards du groupe VW, a fait un bon en avant.
On sent nettement l'influence d'Audi sur ce point.
Passons
à présent à ce qui justifie, l'existence
même de cette Murciélago, à savoir le V12
48 soupapes. Ce moteur d'une cylindrée de 6191 cm3 développe
la bagatelle de 580 ch à 7500 tours/min, ce qui en fait
le moteur le plus puissant du marché, sur une voiture
de série ! Le couple quant à lui n'est pas en
reste puisque ce moteur développe 66,2 mkg à 5400
tours/min, soit plus qu'une Dodge-Chrysler Viper.
Les performances de cette Murciélago - qui part ailleurs
bénéficie d'une magnifique sonorité- s'annoncent
donc très prometteuses. Et elles le sont !
Sans pour autant atteindre le niveau de performance de l'intouchable
Pagani Zonda C12S équipée du tout nouveau V12
7.3 AMG (certes moins puissante, mais beaucoup plus légère),
les performances de la Murciélago, qui bénéficie
par ailleurs de la première boîte 6 vitesses de
la firme, sont plus qu'exceptionnelles. A titre d'exemple, une
Ferrari F575 Maranello, ne peut suivre les cadences imposées
par la Murciélago qui détient, par ailleurs trois
records homologués par la FIA. (305,641 Km parcourue
en 1 heure sur l'anneau de Nardo, 100 km en 18min43s et 100
miles en 30m09s).
Toutefois, si la supercar de Sant'Agahta de Bolognese va vite,
(3.8 s au 0 à 100 et 334 km/h en pointe), on peut constater
à la surprise générale que le V12 lubrifié
par carter sec de cette Murciélago fait aussi preuve
d'une certaine docilité !
Malgré une relative paresse sous 2000 tr/min, le moteur
reprend très fort à bas régim, sans à-coup
et ceux même en 6° à 3000 tr/min !
En outre, le moteur fait preuve de beaucoup de souplesse. Voilà
là, un taureau qui se laisse apprivoiser. Curieux animal
n'est ce pas ?
En
conduite normale, le conducteur de la Murcièlago pourra
profiter de tout le confort (oui, oui j'ai bien dit confort)
que lui offre cette sensationnelle machine. En effet, si la
Murciélago est avant tout une sportive pure et dure,
elle offre néanmoins un certain niveau de confort appréciable,
que ce soit par le biais de ses équipements de série
(cuir, clim, hi-fi
), de par son poste de pilotage plus
ergonomique que par le passé (bien que les jambes du
conducteur demeurent décalés) ou encore par la
biais de ses commandes beaucoup plus douces (notamment boite
de vitesse et embrayage). Les suspensions pilotés contribuent
elles aussi grandement au confort de la Murciélago. En
effet, il semblerait que Lamborghini ait apporté un soin
particulier aux suspensions de sa Murciélago, puisque
malgré la présence de pneus très larges,
cette Lamborghini ne cahute pas trop ses passagers. (Audi devrait
en prendre de la graine !)
En conduite sportive, ses derniers remplissent parfaitement
leur rôle et offre une tenue de route quasi irréprochable
à la Murciélago. En net progrès par rapport
à la Diablo, la tenue de route offerte par la Murciélago
est excellente. On lui reprochera seulement une certaine tendance
au sous-virage et une sensibilité assez certaine aux
transferts de masses. Toutefois, il n'y a rien d'inquiétant
puisque globalement la Murciélago fait preuve d'une étonnante
stabilité. A vrai dire, Lamborghini a particulièrement
travaillé pour améliorer la tenue de route de
sa nouvelle supercar. Pour commencer, Lamborghini a augmenté
l'empattement de 1.5 cm par rapport à la Diablo, ce qui
est le gage d'une plus grande stabilité. Toutefois, les
évolutions par rapport au châssis de la Diablo,
ne s'arrêtent pas là, étant donné
que la firme de Sant'Agatha a cherché à rigidifier
ce châssis, notamment en y collant les éléments
de carrosseries en fibre de carbone. Ces derniers participent
ainsi à la rigidité de la voiture.
Reste enfin les 4 roues motrices couplé à un visco-coupleur
qui devrait à priori éviter à la Murciélago
tout écart, ce qui économisera aux conducteurs
quelques sueurs froides.
Pour assurer la stabilité du tout, un petit aileron,
vient se déployer en fonction de la vitesse ( 50°
à 130 km/h et 70° à 220 km/h). Campée
sur ses roues de 18 pouces la Murciélago, n'a donc rien
à craindre !
Côté
freinage, le bilan est plus mitigé. En effet, si les
quatre freins à disques ventilés assurent correctement
leur tache, on peut regretter leur manque de mordant en début
de freinage et surtout on ne peut que déplorer leur manque
d'endurance, ce qui est bien regrettable sur ce type de véhicule.
Elue
meilleure sportive (du marché ?, du moment ?) par nos
confrères de Sport-Auto, élue Galaxiemobile 2003
et 2004, par les lecteurs du site: largement devant la Maserati
Spyder et la Z8 ; la Murciélago semble faire l'unanimité
autour d'elle. Bien moins performante que la Pagani Zonda C12S
7.3, la Murciélago est aussi beaucoup moins chère
que cette dernière et offre sans aucun doute, l'une des
plus belles mécaniques de série du monde.
Fiche
Technique de la Lamborghini Murciélago
|
Nombres
de cylindres: 12 en V à 60° et 48 soupapes |
Cylindrée
: 6192 cm3 |
Puissance
fiscale : 51 CV |
Puissance
maxi: 580 Ch à 7500 tr/min |
Couple
maxi: 66,2 mkg à 5400 tr/min |
Distribution
: 2x2 ACT |
Disposition:
centrale arrière |
Admition:
Gestion Lamborghini |
refroidissement
: 2 radiateurs d'eau, 1 radiateur d'huile et prise d'air
à géométrie variable (VACS) |
Vitesse
maxi: 334 km/h |
0
à 100 km/h: 3,8 sec
|
1000m
D.A: 22,5 sec |
reprise
80 à 120 km/h:
n.c (si vous disposez de cette information, merci de nous
en faire part)
|
Poids:
1650 kg
|
Pneumatique:
- AV 245/35 ZR 18 et AR 335/30 ZR 18 |
transmition:
intégrale |
Boite
: Manuelle 6 vitesses |
Prix
: 222 000€ |
Hatem
Ben Ayed alias Ramses2
(reproduction interdite)
26/12/2002
Remerciement
à KLD Concept (kldconcept.com)
pour la 3° photo